Identifier les besoins et poser les attendus du média social
Parler de transition agroécologique nécessite de parler de pratiques agroécologiques dans une communauté dédiée et bienveillante, traitant de connaissances validées et reconnues par tous. Les échanges d’expérience et les témoignages sont importants afin de consolider les propos, de conforter les façons de faire et décrire les réussites et les échecs. Il s’agit aussi de poser son offre comme un média social collectif, fonctionnant comme un système d’activité classique et ayant pour finalité un processus de transformation de l’existant. Identifier les besoins permet de décrire l’offre de valeur, le gain proposé, les avantages et les contraintes liés au service. Cela fixe une certaine ligne éditoriale nécessaire aux échanges entre acteurs.
Dans le projet Agor@gri, différents types services ont pu être identifiés pour répondre à différents besoins :
● Un espace organisé et animé pour échanger :
expérimenter à plusieurs, favoriser les contributions, répartir les risques, mutualiser des moyens (matériel, veille, …), veiller sur les pratiques alternatives, redéfinir collectivement de nouveaux cahiers des charges pour favoriser le changement de pratiques, confronter des points de vues variés !
● Une communauté de partage et de confiance :
Faire communauté par nos différences, faire vivre un « mur des célébrations », co-construire des visions partagées des transformations pour la transition agroécologique, partager des critères d’appréciation, diffuser l’état d’esprit vertueux essai-erreur, générer du feedback, vivre des expériences qui fédèrent, partage des échecs et de leur valorisation, coaching individuels, sessions cailloux dans la chaussure ;
● Un système pour partager, concevoir et capitaliser de nouvelles pratiques, connaissances, savoir, informations et ressources pour agir :
capitaliser pour former, capitaliser automatiquement grâce à l’intelligence artificielle, concevoir une ergonomie système plutôt que linéaire, échanger des connaissances contextualisées, capitaliser sous forme de puzzle, interagir avec les concepteurs de formation, développer des partenariats avec d’autres domaines complexes, faire vivre l’expérience pour mieux mémoriser et faire apprendre.
Décrire le besoin est nécessaire pour concevoir l’offre de service du média social. C’est une étape qui prend du temps, d’autant qu’elle doit être collective, établie autant que possible avec les cibles, et bienveillante sur leurs attentes envers le service proposé. L’expression des besoins doit se baser sur les manques à couvrir et les meilleurs moyens d’y remédier. Par principe, elle n’est pas trop technique et doit rester simple mais précise. Par exemple, accompagner des expérimentations, ce n’est pas « simplement » adapter des protocoles expérimentaux. Accompagner des expérimentations de nouvelles pratiques, c’est accompagner la prise de risque, aider à prendre du recul par rapport à des échecs, la question de l’émotion a toute sa place ici. Ce point paraît majeur dans la transition agroécologique. Identifier ou faire formaliser à des agriculteurs les manques et besoins « émotionnels » liés à la transition agroécologique est différent de l’expression, plus classique, des besoins « techniques » et un exercice un peu déstabilisant car nouveau.
Dans le cadre de la transition agroécologique, « les besoins des agriculteurs vis-à-vis des médias sociaux » ne s’expriment pas obligatoirement de façon précise. Les médias sociaux sont souvent recherchés comme des lieux d’échanges où ses besoins apparaissent, des lieux où se créent les besoins. Il faut donc laisser une certaine place à l’auto-expression des besoins et permettre à l’offre de service de s’adapter aux attentes qui s’exprimeront en chemin.